La Revue du Net #7

Le Jeu 04 juin 2015

Dans Digital Society Forum

> sur le site du DIGITAL SOCIETY FORUM

 

5 faits marquants repérés chaque semaine

Au-delà de la révolution numérique, retour à l’humain : Changeons d’Ere !

Pour sa troisième édition, le Forum Changer d’Ere (dont le Digital Society Forum est partenaire) a mis l’accent sur l’humain. Véronique Anger-de Friberg, chef d’orchestre portée par les idées du Groupe des dix cite les mots du philosophe Abdennour Bidar pour insister sur l’urgence de redéfinir ce qu’est, pour nous tous, le bien commun, dans un élan fraternel : “Nous avons aujourd’hui l’occasion historique de changer d’ère en changeant de vision de l’Homme(…) On a oublié une évidence dans notre société : la fraternité s’apprend. On ne naît pas fraternel, on le devient(…) Est-ce donc vraiment de la naïveté que de réclamer d’entrer tous dans le temps de la fraternité ?(…) Remettons-nous, grâce au trésor de nos ressources culturelles diverses, à fabriquer du commun ! 
Mercredi 3 juin, 64 intervenants se sont déplacés à la Cité des Sciences et de l’Industrie pour témoigner et débattre des défis de la révolution numérique, sociétale, culturelle, écologique et (trans)humaniste qui s’impose à nous. Près de 600 spectateurs étaient présents dans la salle, 900 twittos en ligne et 1700 internautes à distance, devant les débats en streaming. Retrouvez le replay, les images, les dessins, les interviews et les tweets sur le site du Forum Changer d’Ere et poursuivez les échanges sur les internets !


S’ouvrir à l’Open-Source

Partager sa machine à laver, livrer des plans de machines industrielles pour développer l’agriculture écologique, proposer des cours dans des universités participatives, c’est ce que propose Imagination for People, une plateforme qui "aide les communautés engagées et les innovateurs sociaux à inventer les idées et réaliser les projets d’un monde plus collaboratif et responsable". Un aperçu qui “donne un peu le tournis mais montre surtout que sous la surface des radars médiatiques, la vie et l’imagination foisonnent pour préparer le monde de demain qui s’annonce bien différent de notre vieux modèle moribond.


L’économie collaborative, ou comment le vent de la confiance a changé de direction

Selon une enquête de 60 millions de consommateurs en 2014, 41% des Français ont recours, souvent ou assez souvent, à de la consommation collaborative. Le phénomène prend de l’ampleur, tous les secteurs sont touchés et des modes de production et de consommations alternatifs sont inventés chaque jour. Même si on assiste au développement d’une nouvelle cohésion sociale, les effets sur le travail sont contestables.
Dans cet article de la ParisTech ReviewMonique Dagnaud, directrice de recherche à l’Institut Marcel Mauss (CNRS-EHESS) passe en revue le côté pile et le côté face de cette nouvelle économie qui “ambitionne de créer un nouveau schéma d’organisation sociale tirant parti de la connectivité généralisée et à bas coût. Une organisation axée sur la coopération, en rupture avec le système hiérarchique bâti sur la loi de la compétition/élimination qui caractérise les sociétés modernes.


Faire parler les données

Alors que tous les fantasmes s’expriment sur l’exploitation de nos données personnelles et le développement de l’intelligence artificielle, Cynthia Fleury, Professeur de philosophie politique et psychanalyste met l’accent, dans cettechronique, sur la dernière publication d’Eric Sadin : la Vie algorithmique. Critique de la raison numérique (Éditions l’Échappée, 2015) : “Éric Sadin raconte comment la numérisation envahit nos quotidiens avec notre « consentement », qui ne sait plus à quoi il consent. En fait, parler n’intéresse plus. Faire parler les données, voilà le nouveau sésame.
> Eric Sadin sera l’invité des Rendez-Vous du Futur le 16 juin prochain


Toute extension de la surveillance nécessite d’étendre ses contreparties

Les caméras de corps portées par les policiers américains font débat. Elle peuvent s’avérer utiles pour attester du respect des agents dans l’exercice de leurs fonctions mais, en contrepartie, les vidéos générées ouvrent la possibilité de procéder à des analyses par reconnaissance faciales. Au delà des possibilités qu’offrent l’outil technologique, le cadrage juridique est fondamental et il doit se faire en concertation avec les citoyens. Des associations se sont emparées de la question. Dans leur manifeste, elles “demandent que le développement des caméras de corps soit assortie de contreparties : un nouveau pouvoir doit aussi construire son propre contre-pouvoir, c’est-à-dire son système d’encadrement, de contrôle et de régulation.


Nicolas Oppenot